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Copyright © cinephoto ® Olivier BRUAUX

 genre: rail movie (Production: Philippe Carcassonne)   Durée: 1h30  Sortie le 2 octobre 2002

Nostra de Venise - sélection officiel

Le film de Patrice Leconte avec Jean Rochefort, Johnny Hallyday & J-F. Stévenin Recevez chez vous ces cinephotos ;-) !

Interview de Pascal Estève, compositeur de la musique de L'homme du train



Comment avez-vous obtenu ce projet de composition?
J'ai eu un entretien avec Patrice qui m'a proposé le film. J'étais super heureux et j'ai lu le scénario et au niveau des personnages, de l'opposition qui les relie, ça m'a troublé par rapport à mon travail de composition car il fallait que j'arrive à conjuguer deux modes d'expression différents et deux univers qui s'opposent et qui s'attirent en même temps. ça m'a obligé à faire un gros travail d'un point de vue de la conception musicale avant même d'élaborer l'architecture.

Vouliez-vous que le musique colle plus à Johnny?
Je n'ai pas cherché à mettre en avant l'un ou l'autre mais j'ai peut-être plus habité Milan (Johnny) qui a un jeu intérieur et qui n'est pas expansif. "La conversation c'est mon rayon" dit Rochefort et si ça va trop dans son sens on va finir en pléonasme. A l'encontre de Manesquier qui est truculent, volubile, j'ai composé en pizz avec des cordes pincées. C'est une écriture plus fine, plus classique. L'idée du train est l'idée conductrice mais en même temps c'est une idée qui se rapproche du monde de l'évasion, de l'aventure et de l'inconnue et tous deux sont dans ce mode d'expression puisque chacun a toujours rêvé d'autre chose Il y a le tic-tac de l'horloge qui rythme le temps. C'est une musique de construction.

En même temps, ces deux personnages ne se croisent que pour trois jours...
J'ai suivi le rythme du film et là cette progression était tellement fragile qu'il était très important que je suive le rythme de ces deux bonhommes. PArler de ses secrets est rarissime. Les gens peuvent passer une vie sans faire ça. Le cas de figure ici est que deux hommes qui ont passé leur vie à rêver l'opposé et en extrême bout de piste de sauter le pas. Le film est aussi un train lancé sur trois jours mais on ne sait pas quand ça va s'arrêter et de quelle façon.


De quels éléments vous servez-vous pour composer?
Tout est bon à prendre. Moi, je travaille à partir de l'imaginaire. Ce film m'a évoqué des couches et des couleurs sonores. Il fallait que la musique soit l'essence des personnages, qu'elle véhicule leur émotionnel et leur vécu et qu'elle les amène à intercaler leur univers respectif. Petit à petit, les thèmes se chevauchent. J'ai donc commencé à travailler sur le scénario et assez vitre sur les images.

Y avait-il une concertation avec Patrice Leconte et les personnages?
Johnny m'a proposé d'aller enregistrer au Texas avec le guitariste number one. J'étais touché par cette proposition. LA demande de Patrice était que je reste libre de toute influence et en même temps que Johnny soit uniquement un acteur. Je me devais de me plier aux exigences du réalisateur. J'ai quand même été impressionné par la simplicité, la tendresse et la réserve de Johnny Hallyday. Lorsque c'était moteur, il développait une force et un personnage qui était tellement loin de ce qu'il est.

Pensez-vous que la place des musique de films a changé depuis Amélie Poulain?
Le marché a changé de stratégie. On retrouve les titres d'Amélie dans un précédent CD de Yann. L'image qui va avec le disque, c'est le film maintenant.
Nous sommes de conteurs, des parenthèses de non-dits, de silences, de regards, de parfum. C'est tout ce qui ne passe pas par le verbe et l'image.

Il y a quand même des musiques qui ont marquées des films, celle de Miles Davis pour Ascenseur pour l'échafaud par exemple.

Il y a des musiques qui ont aidées l'histoire. Sans cette musique, Le Mépris n'aurait pas été magnifié. Il faut tomber au bon moment lorsqu'il y a une demande. Mc Cartney a dit que les Beatles étaient tous au même endroit, au même moment, avec la bonne demande. Le fait qu'un film marche ou pas fait partie de la magie du cinéma.

Avez-vous peur d'être éclipsé par la sortie du dernier Spielberg, Minority report?
On ne peut pas pointer le bout de son nez à essayer d'éviter les grosses sorties. Tom Cruise, Spielberg, on se dit aïe aïe aïe en plus il est marqué "le meilleur film de Spielberg". Ce n'est pas la même crémerie! S'il y a une demande, les gens vont aller voir les deux dans la ville.

Vous avez accompagné Patrice Leconte aux avant-premières, est-ce nouveau pour vous?
J'apprends et je tremble à l'idée de ce que peut-être une journée d'un comédien ou d'un réalisateur.
Chaque jour à mon niveau, il y a quelque chose de magnifique et une couleuvre à avaler. C'est un métier très dur, passionnant, séduisant. Le métier de compositeur à l'image n'est pas assez soutenu en france. Il y a une forme de mépris et de non-reconnaissance par rapport à la somme de travail fourni et ce qu'on peut apporter à un film.

C'est si difficile d'en vivre?
Non, si on fait un film pas trop espacé avec un autre. Financièrement, il faut diviser par deux pour donner la moitié à l'état. Il y a des familles dans le milieu tout de même.

Le CD se vend-il bien?
Oui, on a eu 4000 CD en pré vente.

Êtes vous satisfait de votre travail? Avez-vous des regrets?
ce qui m'a touché, c'est ces deux acteurs que tout oppose et que tout réunit dans le film. Dans le réel, que ces deux grands monstres en tant qu'artiste puissent apprécier et me remercier de mon travail, c'est vraiment touchant.

Quels sont vos projets?
On verra plus tard, j'en n'ai pas forcément liés au monde du cinéma.


Pour conclure, parlez-nous encore de ce film.
On retrouve les jeux de mots de Ridicule, le charme du mari de la coiffeuse et toute la tendresse de Tandem. Ils sont à fleur de peau, dans la retenue. Tout se fait dans l'élégance, un peu comme Leconte. le cinéma de Patrice est un cinéma de Kaléidoscope polymorphe. C'est un des personnages les plus attachants que j'ai rencontrés.
Il faut emmener les gens voir ce film. C'est drôle et inattendu de mélanger ces deux personnalités que sont Hallyday et Rochefort. A tel point que c'est payant et ponctué de plein de rires, d'humour et de tendresse.

Propos recueillis par Olivier BRUAUX

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