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Copyright © cinephoto ® Olivier BRUAUX

 genre: rail movie (Production: Philippe Carcassonne)   Durée: 1h30  Sortie le 2 octobre 2002

Nostra de Venise - sélection officiel

Le film de Patrice Leconte avec Jean Rochefort, Johnny Hallyday & J-F. Stévenin Recevez chez vous ces cinephotos ;-) !

L'homme du train



Une ville moyenne. Une gare. Fin de journée. Un autorail s'arrête : un homme seul en descend. Son visage, buriné sous les coups des années de cavale, tranche sensiblement avec la tranquillité du coin. Il s'appelle Milan, grande carcasse désenchantée, un sac de voyage sur l'épaule, aussi usé et vide que son propriétaire. Une pharmacie sur le point de fermer. A la recherche d'aspirine, Milan y rencontre Manesquier, ancien professeur de français à la retraite. La croix verte du néon s'éteint. Les deux hommes se retrouvent dans la rue déjà déserte, marchant dans la même direction.

Le film repose de la conception à la réalisation, sur une anti-thèse permanente: Hallyday / Rochefort, Milan / Manesquier. Milan, "plutôt du genre à ne pas poser de questions", a un train de vie peu recommandable. A l'inverse Manesquier, retraité confortablement installé dans une immense demeure, est du genre à faire la conversation. C'est que son petit train quotidien de pantouflard solitaire ne lui convient guère. "A propos d'ennui, permettez-moi de vous présenter mon premier amour" lance-t-il d'un air lucide et ironique. Il vomit sa vie passée à dire ce qu'il "ne pensait pas" alors que son compagnon d'un soir est un jusqu'au-boutiste, honnête avec sa nature de malfrat.
La rencontre de ces hommes que tout sépare leur ouvre brusquement les yeux sur ce gâchis permanent qui mène à une vieillesse subie. Les vapeurs d'alcool achèvent de dissiper la fumée qui recouvre tant d'années de rendez-vous manqués. L'espoir renaît chez ces deux êtres attendrissants et comme par magie commence un lent processus de transfert de personnalité, chacun servant de motrice à l'autre par mimétisme. On ose croire un moment que cela est possible, que l'on peut devenir l'homme qu'on n'a jamais été. Sans crier gare, on s'identifie aux personnages, tant ils sont criants de vérité.

Le film nous offre une réflexion sur le sens même de la vie, sur les petits riens qui nous ont forgés et tout ce que nous avons refusé. Les rencontres nous aident à construire notre identité, à évoluer grâce au regard d'autrui. Mais est-il encore temps, après quarante ans de solitude, de se remettre sur les rails vers des cieux plus cléments?
Leconte, loin de briser ce rêve répond à cette question à sa manière et gardons-nous de crier au jugement pessimisme et alarmant. A travers ces deux destins qui se croisent, le spectateur ne peut qu'en revenir à lui même, à ce qu'il a fait de sa vie et ce qu'il aimerait en faire.

Prenez un ticket au guichet et en voiture! L'homme du train, sorte de "rail" movie statique, vous entraînera loin pour un grand moment de cinéma. Nul doute que l'humour de Jean Rochefort en est la locomotive et son immense talent ne fait que révéler la prestation solide comme un "rock" de Johnny Hallyday. Les dialogues percutants vous feront rire et vibrer au rythme d'une ingénieuse et superbe bande-originale de Pascal Estève. Sa musique, qui évolue avec les personnages et l'intrigue, est une entraînante invitation au voyage.
N'oublions pas le chef mécanicien, Patrice Leconte, qui loin de se priver de nous mettre sur des charbons ardents , jette de l'huile sur le feu pour faire tourner cette machine grinçante de vérité. N'était-ce la peur de l'inconnu, ce savoureux mélange emprunt de minimalisme nous donnerait presque envie de prendre la première micheline pour partir à la recherche du temps perdu. Ah que Leconte est bon !

Olivier BRUAUX

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