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Le pharmacien de garde

notre avis: un bon film

Genre: thriller | Production: Ocean Films
Durée: 1h30 | Sortie: 15 janvier 2002

 

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Filmographie

Guillaume Depardieu
2002 Le Pharmacien de garde
2001 Aime ton père
2001 Comme un avion
2001 Peau d'Ange
2000 Les marchands de sable
2000 Amour, prozac et autres curiosités...
1999 Elle et lui au 14e etage
1999 Zaide, un petit air de vengeance
1991 Tous les matins du monde


 

 

 

Interview dirigée par H. Reissi et O. BRUAUX


Qu'est-ce qui vous a amené dans cette aventure du Pharmacien de Garde? Qu'est-ce qui vous a séduit, en fin de compte, chez ce personnage surprenant de travesti
?

Pascal Légitimus : Oui, ça surprend, mais moi aussi j'étais surpris que l'on me le propose. C'est donc le père du producteur, Monsieur Vannier (Antilles sur scène) qui m'a proposé le
scénario. Il m'a invité au restaurant un jour, puis il m'a dit de lire, en précisant que c'était "très spécial". Je l'ai appelé le surlendemain et j'ai dis d'accord. Pour moi,
il y avait un challenge, une espèce de combat contre moi-même. Je voulais prouver aux gens que j'étais capable de faire autre chose que de faire rire. Mais ce défi
n'était pas facile : fallait jouer le jeu à 100 %... physiquement. 100 % émotionnel aussi : je devais être plus sincère car je n'étais pas condamné à faire rire les gens.

Quand vous dites vous "être préparé physiquement", vous pensez à quelque chose en particulier ?

P.L. : M'être épilé les jambes, les sourcils, la moustache et teint les cheveux en orange (Rires). Pour moi la scène la plus significative, c'est quand je suis "naturel" et que je ne dis rien.


Vous avez beaucoup répété avant le tournage ?

P.L. : J'ai quand même répété un peu avant avec le metteur en scène, sur la précision du personnage ; car ce n'est pas une folle, ou un homosexuel... pour moi c'est un être fragile, c'était un petit poussin abandonné. On est tombé d'accord. J'ai eu dix jours de tournage là-dessus. Les scènes principales avec Guillaume. C'était amusant, parce que plusieurs personnes sont venues sur le tournage et ne m'ont pas reconnu ! Déjà, je sentais que j'étais dans le vrai.

De quoi vous êtes vous inspiré?

P.L. : Bizarrement, j'ai vu le film qu'avait fait Vincent Perez : "Ceux qui m'aiment prendront le train" avec Chéreau. Et le film avec Robert de Niro ... Personne n'est parfait, voilà. Afin de voir ce qu'un travelot prouvait déjà ressentir physiquement et comment être naturel, tout en étant pas trop cliché.

Vous vous êtes amusés sur le tournage?

P.L. : Oui, quand même, on a rigolé pendant les prises. Guillaume m'a tâté l'entre-jambe, il m'a dit "t'es bonne, toi !". Je me suis dit que j'étais bien parti (Rires).


Et vous Guillaume, c'est un rôle dans lequel on ne vous attend pas vraiment, non ?

Guillaume Depardieu : Si, si. Je suis très crédible en flic, en voyou... de toute façon c'est pareil, hein. Ce qui est plus intéressant, c'est sa vie, son histoire. Un loser... J'aime bien faire
les losers.

Qu'est-ce qui vous touche dans ces personnages-là ?

G.D. : Je les trouve touchant, c'est ça qui me touche. C'est pour ça que j'aime bien les faire. Les gens qui sont pas des héros.

Qui ont des failles ?

G.D. : Oui, qui ont des failles. Mais ça m'énerve de dire ça parce que lui [Pascal Légitimus] il veut montrer qu'il est pas un comique... Ca sert à rien parce que tout le monde le sait, enfin ceux qui doivent le savoir le savent... les autres c'est des cons. Et de moi on dit toujours que je suis fragile. C'est pas vrai ! Je ne le suis pas du tout.

Vous revendiquez l'identité de comédien, tout simplement ?

G.D. : Non, pas du tout. Même pas. Je ne me permettrai pas. Il y a des gens qui sont beaucoup plus doués que moi. Monsieur Garcia par exemple.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce film, et généralement dans les films ?

G.D. : J'ai lu le scénario, j'ai dit oui tout de suite. Quand tu lis des scénarios toute la journée et que t'en reçois sans arrêt, tu sais tout de suite qui travaille, et qui travaille pas.
Et malheureusement, l'idée du labeur est assez intéressante - je m'embarque... C'est comme Salvadori : c'est des gens qui travaillent, qui réécrivent dix, douze fois, c'est
des laborieux ; c'est pas du tout mon cas. Mais par contre, j'admire les gens qui sont comme ça.

Et vous arrivez à respecter cette rigueur justement ?

G.D. : Bien-sûr. Si je ne le fais pas, je m'en prends une. J'adore le cadre. J'ai choisi. Je suis maso, un vrai maso.

Jean Veber est-il un metteur en scène exigeant ?

P.L. : C'est un jeune metteur en scène. Mais il sait ce qu'il veut, où il va. Il a ses repères, on sent qu'il est fort d'une grande expérience. Il n'y a pas de place pour nous
à apporter quelque chose, si ce n'est notre humeur, notre travail. Quelques fois, les propositions ne servent à rien, parce qu'il dit "non, je veux cette musique-là,
je veux entendre ce son-là. Je veux entendre ce geste, je veux voir ce mot. Je veux que tu bouges comme ça
".
Notre couloir à nous est assez étroit, et là dedans on navigue un peu. Mais déjà aux répétitions, c'était assez précis.
Moi j'aime bien les metteurs en scène qui ont déjà un squelette, qui ont architecturé le film. Je suis un acteur qui peut faire trente prises, et trente fois elle sera différente. Le film est donc costaud, car il a une espèce de base en béton ; l'affiche, la musique aussi... Tout était très clair
et précis.
Du coup, le film est limpide, le propos est évident. Dès la première image, on sait de quoi ça parle. A la limite, on peut faire un court-métrage avec les cinq premières minutes du film, c'est même pas la peine de voir le reste.
Jean Veber arrive à synthétiser, à coaguler des énergies : c'est ça qui est bien. On a besoin de ce genre de metteur en scène. Certains metteurs en scène disent :
" tu te mets là, coco, puis tu bouges. Coupé". Tu demandes, "non, c'est bien... peut-être un peu plus ou un peu moins ? Ouais ? Ouais c'était sympa."

G.D. : Mais en même temps, c'était... enfin avant c'était mieux...

P.L. : En même temps, ils sont un peu largués, du coup, c'est nous qui prenons le pas sur le film. On prend le pouvoir et ça a aucun intérêt. Moi, j'ai mis en scène
déjà, et je suis capable d'être acteur et de rester à ma place, mais quand un mec est un peu largué, tu te demandes ce qu'il fait là. C'est de la trahison, c'est vrai !
Dépenser autant d'argent, un film ça coûte cher, alors qu'il y a autant de gens qui crèvent de faim... je trouve ça indécent. C'est pour ça quand Guillaume dit "il aime les gens laborieux" qui bossent, c'est légitime, c'est normal quoi.
Douze, trente, quarante millions pour faire un film pour te faire plaisir, c'est grave aujourd'hui, hein. Donc, autant faire une film qui soit utile. Comme c'est le cas du film, il y a le fond et la forme, c'est un film qui sert à quelque chose. Il ne donne pas des leçons mais donne une direction. La marée noire pour nous est une publicité énorme, extraordinaire, et on en parle à l'actualité. Donc je ne sais pas si quelqu'un a téléphoné au paquebot pour larguer le mazout à la sortie du film (Rires), mais c'est presque ça.
[...Cette partie en vidé avec Pascal Légitimus...]

Justement, sur le fond, ce pharmacien de garde n'utilise-t-il pas des méthodes un peu extrêmes ?

P.L. : C'est quelqu'un qui a raison, sauf que les moyens qu'il emploie ne sont pas justes. Mais il a raison. Même si le propose dépasse un peu ses actes. Et l'inverse aussi... Donc, en même temps, ce n'est pas : où est le bien, où est le mal. Le méchant peut aussi être Guillaume, qui, de son côté, dérive un peu et puis, la cause du pharmacien est noble. On peut pas trop lui en vouloir... C'est un peu comme les espèces de robins des bois qui vont voler aux riches pour donner aux pauvres. Alors il va tuer des riches, mais en même temps... C'est pas facile, mais c'est ça qui est bien. C'est manichéen comme film. On a tous du ying et du yang en soi ;
du moins bien, et du bon.

G.D. : C'est le sujet éternel du bien et du mal...

P.L. : Exactement, c'est un film qui est positionné.

Par rapport au contexte actuel, comment les gens peuvent réagir à ce film ?

Le peu de gens que j'ai vu jusque maintenant m'ont dit que c'était un film "utile et nécessaire". Et puis, moi qui mange bio, c'est un film qui me correspond tout à fait.

Vous aussi, Guillaume, vous êtes un peu dans cette philosophie-là aussi? Du Bio, etc... ?

G.D. : Oh oui, moi c'est Gitane sans-filtre-bio-à-mort...

- Plus sérieusement, qu'est-ce qui vous a attiré dans ce film?

G.D. : A votre avis ... . Ce film joue sur le paradoxe tout le temps, et c'est ça qui m'a attiré. Même si on peut dire que c'est réducteur de satisfaire du paradoxe seulement, mais en même temps, c'est un principe de création du comédien qui m'intéresse. Et puis sur ce principe-là, les salops de tout temps sont les flics pour moi. C'est pour ça que ça m'intéressait de jouer là-dessus, de jouer un flic. Mais attention, je préfère en jouer un, qu'en être un !

[...Cette partie en vidé avec Guillaume Depardieu...]

Comment vous classeriez ce film?
G.D. : C'est un film de genre. Point.

P.L. : C'est un thriller écologique. C'est un polar, voilà!


Propos retranscrits par Houmann Reissi.

 

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De Jean Veber

AVEC

Vincent Perez
Guillaume Depardieu
Pascal Légitimus

 


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